Hélène Fauteux

Du point de vue de la Nouvelle-Écosse

À l’aube de la saison de pêche 2011 au homard, aux Îles, les échos provenant de la Nouvelle-Écosse indiquent que l’industrie a encore de nombreux défis à relever pour diversifier ses marchés et augmenter la valeur du produit.

Près d’un millier de néo-écossais exploitent le homard de la zone 34, au sud-ouest de la province, de la fin novembre à la fin mai.

Jusqu’à présent, leurs débarquements sont en hausse de 10 à 15 pour cent, selon Ashton Spinney, capitaine du Dusty Sea et président de la Coopérative de Lower Argyle.

Il souligne que ses membres sont très contents de la progression des prix payés à quai, entre quatre dollars 50 et cinq dollars la livre.

Cependant, ce prix était trop élevé, d’affirmer Stewart Lamont, directeur-général de Tangier Lobster.

Il explique qu’on ne s’attendait pas à des débarquements eux-même de deux à trois millions de livres supérieurs:

John Sackton, président de Seafood.com News, précise que 90 pour cent du homard vivant de la Nouvelle-Écosse est dirigée vers les marchés d’alimentation des États-Unis.

Or, la demande des consommateurs y est amoindrie par une hausse de 25 pour cent du prix de détail, cette année:

Pour sa part, Neil Leblanc, acheteur et distributeur de homard de Yarmouth, ne se formalise pas de la forte abondance des inventaires en vivier, qu’on estime à trois millions de livres de plus que l’an dernier:

D’ailleurs, ni M. Leblanc, ni son collègue de Tangier Lobster, croient que les acheteurs québécois ont raison de craindre un dumping de homard néo-écossais sur leur marché domestique, en mai.

Stewart Lamont affirme que les inventaires en viviers seront épuisés d’ici là:

Néanmoins, tous admettent que le marché canadien du homard sera plus attrayant que le marché des États-Unis, ce printemps, en particulier pour la Fête des Mères, à cause de la dévaluation de la monnaie américaine.

L’industrie du homard du Canada calcule que la dynamique du taux de change a fait perdre au produit 10 pour cent de sa valeur, depuis un an.