Hélène Fauteux

L’approche des sénateurs est critiquée

Jean-Claude Brêthes, professeur à l’Université du Québec à Rimouski, critique la recommandation du Sénat d’abattre 70 mille phoques gris pour stimuler la croissance du stock de morue du sud du Golfe.

Bien qu’il reconnaisse que la prédation de ces mammifères explique en partie le non-rétablissement des populations de poisson, M. Brêthes se déclare sceptique face à l’atteinte du résultat recherché.

Le titulaire de la Chaire de l’UNESCO en analyse intégrée des systèmes marins explique qu’on ne peut pas justifier un abattage systématique du phoque gris par une expérience scientifique:

Sur le plan éthique, M. Brêthes croit qu’il faudrait plutôt procéder par la planification d’une commercialisation des produits du phoque gris, à même un abattage en zones d’exclusion des mammifères là où il y a de fortes concentrations de morue.

C’est d’ailleurs ce que recommandait le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques dont il a assuré la vice-présidence pendant sept ans:

Pour sa part, Gil Thériault, coordonnateur du Réseau des gestionnaires de la ressource phoque de l’Institut de la Fourrure du Canada, affirme qu’il y a urgence d’agir pour réduire la population de phoques gris, si ce n’est que pour maintenir l’équilibre de l’écosystème.

Il fait valoir que le troupeau est 30 fois plus imposant qu’il ne l’était il y a 50 ans:

Pêches et Océans n’a toujours pas fait connaître son plan de match pour réduire la prédation des phoques gris sur les stocks de morue.

On se rappellera que c’est au moment d’imposer le troisième moratoire sur la pêche commerciale du sud du Golfe, en 2008, que la ministre Gail Shea proposait un abattage annuel de 15 mille mammifères.