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COVID-19: Enjeux et opinions autour du lancement de la pêche au crabe dans la zone 12

Depuis plusieurs semaines maintenant, l’industrie du crabe des neiges est sur les dents en attendant de savoir s’il y aura une saison de pêche au crabe des neiges dans la zone 12 du Sud du golfe ou non. Advenant qu’on aille de l’avant, est-ce que la saison doit être reportée de deux ou trois semaines en raison des impacts de la pandémie du virus Covid-19 sur la chaîne de production, des mesures de protection en usines de transformation, des impacts sur les marchés tout en retenant que la date butoir de fermeture est fixée au 30 juin, en raison de l’interaction de la pêcherie avec les baleines noires, une espèce menacée d’extinction?

Le représentant des crabiers traditionnels des Îles, Paul Boudreau, lui, est en faveur d’une ouverture dès la première fenêtre de beau temps pour le lancement de la saison, puisque la plupart des usines du Québec sont prêtes à recevoir le crabe de la zone 12, qui représente cette année un taux de captures admissibles de 40% de la biomasse, soit près de 32 mille tonnes de crabe des neiges.

Il souligne que les marchés doivent aussi être protégés de la compétition étrangère comme la Russie ou l’Alaska :

De son côté, le président de l’Association des crabiers Acadiens au Nouveau-Brunswick, Joël Gionest, estime qu’il est préférable d’attendre d’ici le début mai pour lancer les activités de pêche, afin de laisser le temps à tout le monde d’être prêts, notamment les usines, dont certaines selon lui doivent encore mettre en place les protocoles de protection sanitaires qui s’imposent.

Il estime qu’étant donné le déglaçage précoce cette année des quais du golfe, l’industrie dispose encore de temps:

Le directeur général de l’AQIP, Jean-Paul Gagné, maintient lui aussi son désir de voir la pêche commerciale au crabe des neiges de la zone 12 s’ouvrir à partir de vendredi le 10 avril.

Il estime qu’un retard pourrait compromettre la saison, en raison de l’interaction avec les baleines noires.

Il précise, d’autre part, que les marchés de ventes sont accessibles immédiatement.

Toujours selon M. Gagné, il faut profiter de l’opportunité avant de se faire damner le pion par des concurrents étrangers, à condition que la santé et la sécurité des travailleurs de l’industrie soient protégées par des mesures approuvées par les autorités compétentes,

Il évoque d’ailleurs le cas de l’usine E. Gagnon et fils, qui a fermé ses portes pour une semaine suite à trois cas de Covid-19 confirmés parmi ses employés.

Une fermeture qui s’est faite de façon préventive, étant donné qu’aucun de ces employés n’a attrapé le virus en usine:

D’autre part, le directeur général de Fruits de mer Madeleine, Pierre Déraspe, est en faveur d’un début hâtif de la pêche et se dit prêt à lancer la saison le plus tôt possible, notamment pour se laisser un temps d’ajustement au niveau de l’organisation du travail à l’intérieur de l’usine.

Celle-ci a d’ailleurs été aménagée afin de répondre aux critères de l’Institut national de Santé publiques du Québec, du Ministère de l’Agriculture des pêcheries et de l’Alimentation du Québec et de la Commission des normes d’éthique, de santé et de sécurité au travail. Il se préoccupe aussi d’assurer un travail à ses employés afin qu’ils puissent se qualifier à l’assurance-emploi et s’assurer d’un revenu suffisant pour l’année :

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Aménagements sanitaires à l’usine Fruits de Mer Madeleine

Du côté de l’usine LA Renaissance, on demande du temps avant de lancer la saison puisqu’on a encore des interrogations, suite à la mise en place du protocole de protection sanitaire approuvé par les institutions compétentes.

De plus, un délai pour la formation aux employés, par rapport aux nouvelles mesures, s’avère nécessaire. Sa PDG, Lynn Albert, est aussi d’avis que l’industrie à plus à perdre qu’à gagner avec un début hâtif de la saison de crabe, dans le contexte de pandémie:

 

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