Les impacts du réchauffement
Le réchauffement climatique cause déjà des perturbations importantes pour les ressources halieutiques.
C’est ce qui ressort des présentations scientifiques du Rendez-vous 2012 de l’industrie de la pêche et de la mariculture, qui s’est tenu la semaine dernière à Cap-aux-Meules.
En fait, le réchauffement climatique est tellement plus rapide que prévu que la réalité dépasse déjà les prévisions établies pour les 40 prochaines années.
Le géophysicien Peter Galbraith de l’Institut Maurice Lamontagne explique que la température moyenne de l’hiver était de deux degrés supérieure à la normale, ces trois dernières années, dans la région du Golfe Saint-Laurent.
À tel point que le couvert de glace y était réduit à rien, alors qu’on en prévoyait plutôt une réduction de 30 pour cent en 2050:
Selon le chercheur en océanographie physique, le printemps arrive deux semaines plus tôt à chaque fois que la température augmente d’un degré Celcius.Cela veut dire que l’été sera de deux mois plus long que la normale, si on se fie aux prévisions d’une hausse de cinq degrés d’ici la fin du siècle:
Pour l’industrie de la pêche et de la mariculture, le défi sera de s’ajuster au réchauffement de l’écosystème marin, d’expliquer la chercheur Lyne Morissette de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski.Il offrira des opportunités de capture de nouvelles espèces commerciales, mais augmentera aussi la prolifération des espèces invasives, de même que les risques de parasites et de maladies:
Selon Mme Morissette, la création d’une aire marine de conservation aux Îles-de-la-Madeleine peut aider à développer cette résilience nécessaire à une bonne adaptation aux changements climatiques.La chercheur affirme d’ailleurs que les Madelinots sont, à sa connaissance, plus avides que nul autre de comprendre les perturbations à venir:
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Selon les données 2009 de l’Observatoire global du Saint-Laurent, 26 des 39 stocks les plus importants en Amérique du Nord avaient commencé une distribution plus au nord, sous l’effet du réchauffement de leur habitat.
Lyne Morissette précise que cette migration progresse de 40 kilomètres par décennie.
