Hélène Fauteux

Reprise du dialogue entre les acheteurs et les pêcheurs de homard

Une nouvelle ère de collaboration entre les différents maillons de la chaîne de l’industrie du homard semble vouloir s’installer afin de favoriser une mise en marché ordonnée du produit.

Le vendredi 5 avril, les acheteurs madelinots ont accepté de se réunir à une même table, à l’instigation de l’Association des pêcheurs propriétaires des Îles, afin de discuter.

Leur dernière rencontre de concertation remontait à décembre 2009.

Il en ressort que les acheteurs de homard reconnaissent désormais la pertinence de l’étiquettage et de la traçabilité de leur produit au profit des consommateurs.

Ils ont conclu que c’est la manière de faire la plus optimale pour un bon positionnement sur le marché, de rapporter Sony Cormier, directeur-général de Cap sur Mer.

La rencontre a permis d’établir un dialogue en ce sens, de convenir la directrice de la Coopérative du Cap Dauphin, Marilyn Clark:

Cette année encore, donc, ce ne sont que 20 pour cent des débarquements qui porteront l’étiquette Homards des Îles-de-la-Madeleine au logo d’Aliments du Québec.

Le directeur-exécutif de l’APPIM, Léonard Poirier, explique que c’est parce qu’on attend que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation mette en place un rigoureux système de contrôle et de suivi avant d’investir dans la traçabilité complète du produit:

Entretemps, le distributeur Jean-Rock Thiffault se réjouit de l’engagement des acheteurs madelinots à lui expédier le homard déjà classé par grade de poids.

Il s’agira d’une première depuis longtemps espérée, d’affirmer le directeur-général de Pêcheries Norref:

Sur la question de la traçabilité, M. Thiffault admet qu’en l’absence d’un système étanche de contrôle gouvernemental, il doit se fier à la bonne foi de ses fournisseurs quant à la provenance du produit.

Il est pratique courante, chez certains acheteurs gaspésiens, de s’approvisionner en homard vivant des Maritimes pour fournir le marché domestique québécois:

Selon les données de Pêches et Océans Canada, la valeur des ventes de homard vivant des entreprises gaspésiennes s’élevait à 40 virgule deux millions de dollars en 2011.

Or, les pêcheurs de la Gaspésie n’en ont à peine capturé deux millions de livres.

En comparaison, les prises des Îles, de trois fois plus importantes, valaient 32 millions et demi de dollars sur le marché.