Hélène Fauteux

Projet-pilote de relance de l’industrie du loup-marin

L’Abattoir régional est sur le point d’expédier les échantillons du projet pilote de pré-traitement des peaux de phoque, qui a cours dans ses murs de la Pointe-Basse, depuis la fin mars.

Chapeauté par la Boucherie Côte à Côte, qui y traite la viande de loup-marin depuis une douzaine d’années déjà, et par l’Association des chasseurs de phoques des Îles, ce projet vise l’utilisation globale de l’animal à des fins commerciales.

Il a été initié par le chasseur Donald Leblanc de Bassin.

Ce dernier vient de compléter le dégraissage manuel de près de 300 peaux de loup-marin.

Il estime son rendement à 35 peaux par jour, contre une performance mécanique de 35 en 15 minutes.

Ces peaux, qu’il assèche avec de la sciure de bois dans un petit tonneau rotatif de sa fabrication, seront expédiées vers des tanneries de Montréal et Winnipeg:

Pour sa part, l’Abattoir régional doit renoncer à traiter la graisse de loup-marin à des fins de consommation humaine, comme il l’a fait l’an dernier.

Son directeur-général, Luc Gagnon, explique que c’est parce que des analyses du MAPAQ révèlent de trop fortes concentrations de BPC et de métaux lourds:

Malgré tout, une firme de Toronto spécialisée dans la fabrication de gélules d’Omega-3, DPA Gold, est intéressée par ce gras de loup-marin chassé par les Madelinots.

La coordonnatrice de l’Association des chasseurs de phoques des Îles, Ariane Bérubé, précise que ses procédés de transformation pharmaceutique en éliminent les matières toxiques:

Enfin, pour ce qui est des déchets de gras et de viande de loup-marin, Donald Leblanc vise leur utilisation éventuelle dans la fabrication d’une boëtte artificielle pour la pêche aux cages:

Le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec étudie actuellement une demande d’aide financière pour soutenir les travaux en cours, afin de relancer l’industrie de la chasse aux loups-marins.

Les conclusions du projet-pilote sont prévues pour l’automne.