Hélène Fauteux

Contradiction entre le MPO et la FAO

Peu importe qu’il se trouve en situation de pêche commerciale ou de pêche indicatrice, l’Ocean Breaker pourra continuer à pêcher dans le Golfe Saint-Laurent, selon Pêches et Océans Canada.

En réalité, les chalutiers-usines congélateurs y sont interdits d’accès depuis 1996, en vertu de la Politique d’émission des permis de pêche commerciale dans l’Est du pays.

Or, le ministère fédéral des pêches soutient que l’Ocean Breaker n’est pas un chalutier-usine parce que, à son avis, on ne procède à aucune transformation secondaire à son bord.

Selon les explications de son porte-parole David Walters, l’entreprise terre-neuvienne Ocean Choice se sert de ce navire au même titre qu’un chalutier de pêche fraîche, à bord duquel le poisson est étêté et éviscéré lorsqu’il est en mer, mais qu’on congèle plutôt que de le conserver sur la glace.

Pourtant, le directeur de la flotte d’Ocean Choice, Rick Ellis, reconnaît lui-même que l’Ocean Breaker est un chalutier-usine-congélateur et qu’on y a fait une première transformation, cet été, lors de la pêche indicatrice au sébaste, en coupant la tête du poisson et en l’éviscérant.

D’ailleurs, selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, un chalutier-usine est un grand navire équipé d’installations de transformation comprenant l’éviscérage du poisson et sa congélation.

De plus, toujours selon les définitions de la FAO, dans sa forme la plus simple, le poisson transformé peut se présenter à l’état cru, comme paré, c’est-à-dire éviscéré, en filet ou haché.