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Cri du coeur pour la protection de la jeunesse aux Îles

Une dizaine de citoyens, aux profils variés, participaient hier à la première de deux séances de consultation auprès des Madelinots par la Commission spéciale sur le droit des enfants et la protection de la jeunesse.

Les participants, qui avaient pour la plupart une solide expérience dans le domaine, dénoncent farouchement le manque de ressources et d’intervenants aux Îles, qui manquent eux-mêmes d’encadrement de la part d’un coordonnateur qualifié, d’expérience, et surtout disponible sur place pour les aider à répondre aux crises et aux cas particulièrement lourds.

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La consultation était animée par Isabelle Cummings au nom de l’Institut du nouveau-Monde, mandaté pour diriger les ateliers de travail

Parmi les points soulevés, le manque d’information aux familles d’accueil sur les jeunes qu’ils prennent en charge, l’instabilité chronique des suivis qui forcerait des jeunes à raconter leur histoire, parfois traumatisante, à huit intervenantes différentes en sept mois.

Diane Hébert, mère d’accueil depuis 20 ans, se sent isolée, laissée à elle-même, alors que les cas deviennent de plus en plus lourds :

Pour sa part, Pascale Vigneau, souligne l’importance de maintenir des services aux jeunes qui sortent du système à 18 ans et qui sont laissés à eux-mêmes, en donnant l’exemple d’un accès, en région, à des loyers supervisés et à des séances de groupe encadrées :

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Pascale Vigneau et Diane Hébert

Marie-Claire Martinet a travaillé pendant 12 ans à la Protection de la jeunesse dans l’archipel, et souligne que le système de support aux intervenants actuel, à partir de Gaspé, est insuffisant et qu’il est impératif de ramener une coordination locale, efficace, aux Îles:

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Marie-Claire Martinet a travaillé 12 ans à la DPJ avant sa retraite

Les participants soulignaient aussi l’importance de placer l’intérêt des enfants au centre des préoccupations de la DPJ, plutôt que de rechercher l’unité familiale à tout prix, en se cachant derrière des diagnostics de conflits de loyauté lorsqu’un adolescent préfère ne pas retourner chez un parent en particulier.

On propose aussi de bonifier les efforts dans la lutte contre la pauvreté, un facteur aggravant dans les situations de violence et d’abus dans les ménages.

D’autres ont aussi blâmé l’intégration du Centre jeunesse des Îles dans l’imposant réseau de la Santé et des services sociaux régional, qui serait responsable des difficultés d’accès, notamment à la ligne d’urgence pour les parents et les familles d’accueil en cas de crises, qui peut imposer jusqu’à 45 minutes d’attente, selon un témoignage.

En juillet dernier, le ministre délégué à la Santé, Lionel Carmant, avait annoncé une enveloppe de 47 millions de dollars d’argent neuf pour les DPJ du Québec, dont 18 millions en Gaspésie et aux Îles.

Même si en novembre, suite aux pressions du député Joël Arseneau, le CISSS de la Gaspésie annonçait des mesures particulières et l’affectation d’une ressources compétente et permanente en support aux intervenants locaux, les participants à la séance d’hier ne semblaient pas satisfaits du résultat de ces actions.

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Les commissaires André Lebon et Lise Lavallée, qui ont écouté les Madelinots tout au long de la soirée, ont mentionné que les lacunes de formations continues chez les intervenants, l’encadrement des jeunes après 18 ans, les coupures de postes de personnes pivot en région, sont autant de points qui sont répétés dans les 42 forums auprès des 2300 personnes entendues jusqu’ici par la commission, à travers la province.

Le commissaire Lebon a d’ailleurs assuré que les participants allaient se reconnaître dans le rapport de la commission spéciale, qui sera déposé au gouvernement d’ici novembre.

Une deuxième séance de consultation, cette fois auprès des professionnels qui œuvrent auprès des jeunes, est prévue ce soir.

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