Déclin continuel de la morue: la faute aux loups-marins
La biomasse du stock reproducteur de la morue du sud du Golfe est passée de 39 mille tonnes en 2010, à moins de 29 mille tonnes en 2014.
C’est son plus faible niveau depuis que le ministère des Pêches et des Océans fait le suivi scientifique de la ressource.
À la réunion annuelle du comité consultatif de gestion du poisson de fond à Moncton, mardi, le chercheur scientifique Hugues Benoît a précisé qu’il y aura une croissance jusqu’à 34 mille tonnes en 2015, qu’il explique par le bon recrutement de 2011.
Cela dit, le chef de la section des poissons marins à la direction régionale de Moncton souligne que la population de morue de la zone 4-T se situe bien en-deça du seuil limite de référence du modèle de gestion par approche de précaution :
Les scientifiques du ministère fédéral des Pêches prévoient d’ailleurs que la biomasse reproductrice de la morue du sud du Golfe passera sous les 34 mille tonnes d’ici 2020.M. Benoît explique que c’est parce que le taux de mortalité naturelle du stock adulte a triplé ces quarante dernières années :
Une grande proportion de la mortalité naturelle de la morue est dûe à la prédation par les phoques gris, de souligner le biologiste du MPO.Le ministère constate que le régime alimentaire des mammifères affecte également les populations de plie, de merluche blanche et de raie :
Tandis que la pêche commerciale de la morue du sud du Golfe est sous moratoire depuis 2009, le troupeau de phoques gris est 50 fois plus important qu’il ne l’était dans les années 70.Sa population est passée de 10 mille à plus de 500 mille individus.
