Hélène Fauteux

Impact du réchauffement sur les crustacés

L’aire de distribution du crabe des neiges diminuera dans le sud du Golfe Saint-Laurent d’ici 50 ans, sous l’effet du réchauffement de l’eau.

L’espèce évolue actuellement à des températures froides variant entre moins un et trois degrés Celcius.

Or, si la température augmente tel que prévu, d’un à trois degrés d’ici 2065, la diminution de l’habitat du crabe pourrait avoir pour conséquence de diminuer l’abondance de sa population, de signaler Marc Lanteigne, directeur des sciences à la direction régionale du ministère des Pêches et des Océans à Moncton :

Le homard, en revanche, tolère des températures variant entre moins un virgule cinq et 22 degrés Celcius.

Comme le stock du sud du Golfe se trouve au milieu de son aire de distribution, entre Cape Cod et Terre-Neuve, sa tolérance aux changements de température est encore importante, d’expliquer M. Lanteigne :

Le réchauffement de l’eau favorise également une mue plus fréquente chez les crustacés.

Tandis que le crabe ne se reproduit habituellement qu’aux deux ans, une ponte annuelle pourrait affecter le taux de survie de ses œufs :

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Pour le homard, deux mues dans une même année signifierait une croissance plus rapide des individus vers la taille commerciale, de noter Marc Lanteigne.

En contrepartie, la qualité du produit sur les marchés pourrait s’en trouver affectée :

Marc Lanteigne conclut que l’industrie de la pêche n’aura d’autre choix que de s’adapter aux modifications thermiques à venir des habitats du crabe des neiges et du homard.