Hélène Fauteux

L’exploitation d’Anticosti polluerait le Golfe

L’exploitation par fracturation des hydrocarbures de l’île d’Anticosti aurait un impact à long terme sur l’écosystème du Golfe Saint-Laurent.

C’est ce que soutient l’ingénieur géologue Marc Durand, qui confirme les inquiétudes exprimées par la Coalition Saint-Laurent.

Le chercheur indépendant explique que le méthane libéré par la fracturation du roc atteindrait éventuellement la nappe phréatique, puis les eaux de surface qui finissent par s’écouler à la mer :

Selon Marc Durand, l’exploitation du pétrole de schiste d’Anticosti mènerait au forage de 12 mille puits, dont une part importante de la production sortirait sous forme de gaz.

Étant donné sa faible valeur commerciale, ce gaz serait brûlé sur place à la torchère.

Les suies, le méthane et les autres composés qui s’en trouveraient relâchés dans l’atmosphère, auraient aussi un effet polluant sur les eaux du Golfe :

Le gouvernement du Québec vise le forage de huit puits d’exploration du pétrole de schiste d’Anticosti, l’été prochain.

Si les résultats sont insatisfaisants pour considérer une exploitation commerciale, Marc Durand prévient que les bouchons pour les sceller n’auraient qu’une durée de vie utile d’une quinzaine d’année, après quoi le méthane libéré par la fracturation finirait par remonter à la surface.

Le professeur à la retraite de l’Université du Québec à Montréal souligne que l’effet de gaz à effet de serre du méthane est de 84 fois supérieur à celui du gaz carbonique.