Annie Vigneau

La pêche au homard 2010 : le bilan des acheteurs

Les acheteurs de homard des Îles-de-la-Madeleine disent comprendre la frustration des pêcheurs, qui n’ont perçu qu’un prix moyen de trois dollars 78 la livre, cette année, contre un seuil de rentabilité de cinq dollars.

Ces dernières années, ils ont eux-même vu leur marge bénéficiaire fondre de un dollar 10 la livre, sous les 75 cents la livre.

C’est ce qui explique, nous dit-ont, leur incapacité à verser le traditionnel boni de fin de saison aux pêcheurs.

 

 

 

 

 

 

 

Les acheteurs de homard de l’archipel reconnaissent que la mise en marché du produit est difficile, ces années-ci, parce qu’elle est désordonnée.

À la baisse de la demande américaine et la force du dollar canadien qui freine l’exportation, s’ajoute la forte abondance des prises partout au Canada atlantique et dans le Maine, ce qui rend la concurrence d’autant plus féroce.

On a beau dire que le homard madelinot est le meilleur, il se trouve noyé dans cette surabondance de l’offre, de souligner Pierre Décoste, co-propriétaire de l’entreprise Homards du Golfe Madeleine de Havre-aux-Maisons:

Pierre Décoste admet que l’instauration d’un système de traçabilité du homard de l’archipel permettrait aux consommateurs de mieux le distinguer, et lui apporterait une légère plus-value; une analyse que partage son confrère Hélier Vigneau, dirigeant de l’entreprise Poissons Frais des Îles de Havre-Aubert.

Ce dernier croit aussi que l’industrie madeleinienne doit se doter d’un système de conservation du produit en vivier, de sorte à mieux en contrôler la mise en marché:

Hélier Vigneau, qui est désormais propriétaire de l’ancienne usine Norpro de Havre-Aubert, estime qu’on pourrait y aménager un vivier collectif d’une capacité de 800 mille livres au coût d’un million de dollars.