Hélène Fauteux

Phoques vs Morue

On peut désormais faire un lien hors de tout doute entre l’augmentation du troupeau de phoques gris et la croissance du taux de mortalité de la morue du sud du Golfe Saint-Laurent.

C’est ce qu’affirme le scientifique Mike Hammill, de l’Institut Maurice Lamontagne, qui vient de rendre publique une étude menée en 2008, 2011 et 2012 dans les secteurs des Îles-de-la-Madeleine et du détroit de Cabot.

Il en ressort que la morue compte en moyenne pour plus de 60 pour cent de la diète des phoques; ce qui est beaucoup plus qu’on ne le croyait jusqu’ici, dit-il:

Le chercheur du ministère fédéral des pêches note également que les phoques mangent de la morue beaucoup plus grosse qu’on ne le pensait; soit des poissons pouvant atteindre une longueur de 70 centimètres :

De plus, un suivi satellite des phoques mené au départ de l’Île Brion, de juillet à la fin octobre, démontre que les mammifères voyagent beaucoup.

Tandis que certains passent tout l’été dans l’archipel, d’autres remontent sur la Côte Nord, font l’aller-retour avec les Îles Saint-Pierre et Miquelon, ou se rendent même jusqu’à l’Île de Sable, sur la côte atlantique :

Selon Mike Hammill, la meilleure façon de réduire la population de phoques gris afin de favoriser le rétablissement du stock de morue, est de chasser le mammifère là où les deux espèces se chevauchent- comme dans le détroit de Cabot au large du Cap Breton- ou encore de diminuer le troupeau dans les aires de mise-bas, telle qu’à l’Île Brion, dans l’archipel madelinot.