Les Madelinots pourraient perdre les cours de conduite automobile
Bien qu’elle souhaite poursuivre ses activités, l’École de conduite des Îles est sur le point de fermer définitivement son volet des cours automobiles à moins d’une intervention financière rapide de la part du gouvernement du Québec.
Depuis 2010, les cours de conduite sont devenus obligatoires pour tous les apprentis conducteurs à un tarif maximum de 825$ par formation (plus taxes et matériel pédagogique) à l’échelle de la province, mais qui vient tout juste d’être ajusté pour une première fois à 937$ afin de rattraper l’inflation.
La directrice adjointe de l’École, Marie-Ève Lapierre, estime que les déficits annuels de son entreprise privée sont passés de 30 à 42 mille dollars depuis 2013, absorbés à même les recettes des deux autres entreprises familiales, l’Agence de location d’autos des Îles et la compagnie de remorquage, qui ont globalement investi 200 mille dollars pour la survie de l’école au cours des dernières années.
Mme Lapierre trouve injuste qu’une entreprise privée opère à perte un service rendu obligatoire par le gouvernement qui impose un tarif maximum suffisant pour rentabiliser une école de conduite d’au moins 293 élèves par an :
En 2019, en calculant des revenus connexes de l’ordre de 12 000$ en plus des tarifs perçus, l’École de conduite affiche des revenus totaux de 86 000$ et des dépenses de 128 000$.
Depuis plus d’un an, Mme Lapierre et sa mère Odette Cormier pressent Transports Québec d’intervenir pour sauver les cours de conduite automobile aux Îles, puisque l’entreprise ne dispose d’aucun moyen pour augmenter son bassin de recrutement, ni de la flexibilité pour ajuster un prix qui devrait s’élever à presque 1 500$ par cours afin d’assumer les coûts d’opération réels :
Elle propose au gouvernement d’accorder des crédits d’impôts aux utilisateurs et à l’entreprise, ou encore un modèle de remboursements sur l’excédent d’un prix sans plafond, en s’inspirant du programme de remboursement des billets d’avion et du décret reconnaissant les particularités insulaires de l’archipel :
Proposition du MTQ
Selon Mme Lapierre et Mme Cormier, le MTQ a notamment proposé le versement d’un montant unique de 20 000$ à l’entreprise pour maintenir ses services durant les prochains mois.
L’École de conduite calcule qu’elle afficherait alors un déficit de presque 140 000$ en additionnant les pertes issues des cohortes qui ont débuté la formation de 13 mois en 2019, et de celles à venir d’ici 2021 :
À moins d’une nouvelle proposition qui lui permettrait d’au moins couvrir ses frais d’opérations, l’École de conduite pourrait fermer son service d’accréditation automobile d’ici quelques jours, en émettant des attestations aux étudiants qui indiqueraient où ils en sont rendus dans le parcours théorique ou pratique du cours, afin de pouvoir achever leur formation à l’extérieur de l’archipel :
Sans entente à court terme, la direction de l’École de conduite souligne que seuls les cours du volet conduite automobile cesseraient aux Îles, alors que les autres accréditations de l’institution ( motos, Spyder, scooters, motoneiges, chariots élévateurs et nacelles) seraient maintenues.
Appel à la population
Munies de lettres d’appui de Desjardins Entreprises et de la Caisse des Ramées, des deux mairies du territoire, du député Joël Arseneau, des bureaux locaux de la SADC et d’Emploi Québec ainsi que de la Chambre de commerce, Marie-Ève Lapierre et Odette Cormier invitent la population des Îles à faire part de leurs commentaires au bureau du ministre provincial des Transports pour l’influencer vers une décision qui permettrait de maintenir l’offre de cours.
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