Transport aérien régional: Subventions d’équilibre pour des liaisons spécifiques en attendant un modèle durable

Québec continuera les subventions d’équilibre aux transporteurs aériens québécois réguliers qui desserviront les liaisons reconnues comme des pôles aériens régionaux, durant les deux ou trois prochaines années.

Des 40 millions de dollars débloqués en avril en fonds d’urgence destinés au maintien des vols non rentables en Abitibi, au Saguenay-Lac St-Jean, en Côte-Nord, ainsi qu’en Gaspésie et aux Îles, 17,2 millions ont été dépensés jusqu’ici.

Compte-rendu de la dernière réunion du Groupe d’intervention du point de vue de Joël Arseneau

C’est ce que le ministre des Transports, François Bonnardel, a confirmé vendredi aux membres du Groupe national d’intervention sur le transport aérien régional, selon le député des Îles Joël Arseneau, en précisant que le gouvernement pourrait éventuellement soutenir plus d’un transporteur par desserte.

M. Arseneau précise que le gouvernement annoncera sous peu l’élargissement du fonds d’urgence ou encore la création d’un nouveau programme pour maintenir le service minimal en région.

Le député rappelle qu’en avril, le service minimal pour l’archipel avec Pascan Aviation avait été fixé à neuf liaisons hebdomadaires.

Les autres scénarios évoqués impliquant des appels d’offres gérés par des aéroports, une régie ou une coopérative, ou encore une mutualisation de certains frais opérationnels pour les transporteurs existants et financée par Québec et par les communautés, continueront d’être analysés dans l’élaboration d’un nouveau modèle pérenne du transport aérien au Québec :

Joël Arseneau ajoute que le pacte de non concurrence, que le ministre Bonnardel comptait exiger d’Air Canada cet été, n’est plus une priorité puisque le transporteur lui aurait indiqué qu’il ne reprendrait pas ses liaisons régionales régulières, d’ici quelques années :

Le maire Lapierre maintient la proposition de sa fédération

De son côté, le maire des Îles, Jonathan Lapierre, qui siège aussi au groupe d’intervention comme porte-parole de la Fédération québécoise des municipalités(FQM), souligne qu’il y avait consensus autour du maintien à court terme d’un programme de financement aux compagnies aériennes.

Selon M. Lapierre, les scénarios impliquant des appels d’offres relanceront les guerres de prix entre les transporteurs régionaux et Air Canada, qui pourrait éventuellement décider de revenir soumissionner afin d’obtenir un contrat exclusif sur certaines dessertes, pour finalement revenir au modèle de transport aérien des dernières années :

La maire Lapierre ajoute qu’une solution à long terme ne peut reposer uniquement sur un modèle d’appui financier de l’État, susceptible selon lui d’être remis en péril à chaque changement de gouvernement.

Pour lui, la solution passe par la proposition de sa fédération, appuyée par des experts indépendants, de regrouper certaines dépenses communes aux transporteurs liées à la mise en marché, notamment pour assurer une fluidité dans les correspondances entre les  lignes et ou des compagnies différentes :

Vers un nouveau modèle de transport aérien dans les régions à long terme

Selon les élus locaux, le gouvernement québécois déterminera au cours des prochaines semaines de quelle façon le programme d’urgence de subventions aux transporteurs pourra être élargi sur les prochaines années, le temps de laisser les impacts de la pandémie s’estomper et avoir une meilleure idée des conditions du marché de l’industrie à long terme.

Le ministre a mentionné que le gouvernement fédéral pourrait contribuer au financement d’un nouveau programme de soutien aux transporteurs.

Les recommandations autour du fonctionnement du prochain modèle durable de transport aérien régional devrait être précisées au moment du dépôt du rapport final de l’expert consultant, Jacques Roy, d’ici quelques semaines.

Pour l’instant, les transporteurs régionaux réguliers soutenus périodiquement durant les périodes de baisses d’achalandage qui ne leur permettent pas d’atteindre un seuil de rentabilité, sont principalement Pascan Aviation, Air Creebec et Air Inuit, qui se partagent le ciel du Québec.